Dans Quatre contre sept, pièce mixte conçue pour Vincent Royer, j’ai avant tout cherché à mettre en relief les affinités et différences entre les timbres de l’alto et de la viole d’amour, soumis à un ensemble de transformations électro-acoustiques expérimentées au Centre Henri Pousseur. Le poète Edmond Jabès a écrit que l’intervalle, c’est à la fois ce qui unit et ce qui sépare. Et ce constat pourrait parfaitement s’appliquer à la démarche que j’ai entreprise dans ce cas : c’est-à-dire, travailler sur les multiples interactions possibles entre l’alto (partiellement en direct) et la viole d’amour (enregistrée), qui possède d’exceptionnelles facultés de résonance, mais en transformant les sonorités originelles de cet instrument pour les orienter, comme en un continuum, vers des sons complexes et des bruits, qui en viennent ainsi à brouiller son identité. Le titre s’explique par le nombre de cordes, quatre pour l’alto, confrontées aux sept de la viole d’amour, qui ont donné lieu à une trentaine d’accordages différents, l’instrument étant toujours joué à partir de cordes à vide. La pièce est dédiée à Pierre Bartholomée.
Cette pièce figure sur le CD joint au catalogue de l’exposition Ostinato (Maison de la Culture, Namur, 2013).