Altachie lente à la mine d’or

« Un double processus, contradictoire et complémentaire, marque le travail de J-Y Bosseur. S’il nous élève comme toute musique et, pour reprendre les paroles de Gabriel Fauré, « au-dessus de ce qui est », dans cette réalité autonome, insaisissable et ouverte qu’est le monde des sons, il ne s’attache pas moins à établir des relations d’échange et de dialogue avec le domaine très concret des arts plastiques, de la parole et du livre poétiques. Sans doute est-ce l’esprit de notre époque climatique qui le veut : les frontières historiques entre les différents arts ont été effacées, une poétique généralisée s’est établie de fait. C’est, je crois, ce dont témoignent, dans la riche production de J-Y Bosseur, nos nombreux travaux en collaboration. Il ne s’agit plus de musique expérimentale : avec des compositeurs comme lui, nous entrons dans une nouvelle période de construction. Seulement, ce qui se construit n’est pas une perspective fonctionnaliste; plutôt un labyrinthe dont la loi interne est le Sharawaggi, le désordre calculé. »

Jean-Clarence Lambert, 13/III/85