Fête de l’eau, Plombières-les-Bains, 27 mai 2001.
Les 33 baignoires a été musicalement conçue pour voix soliste, lecteur(s) et plusieurs groupes vocaux (choeur et groupe d’enfants); les différentes séquences sont organisées autour de dictons et de comptines basés sur le thème de l’eau, s’entremêlant de manière flexible, selon des principes de jeu qui favorisent une écoute mutuelle impliquant une part d’initiative pour les intervenants. Cette mobilité, ainsi que le dispositif spatial à l’origine du projet me paraissent en effet s’accorder de manière cohérente avec la thématique explorée, comme s’il s’agissait de faire résonner ensemble les multiples facettes (poétiques, acoustiques, psychologiques, légendaires…) du phénomène aquatique.
Pour Les larmes fertiles, d’après le conte L’oranger magique, de Mimi Barthélémy, je me suis efforcé de souligner les qualités musicales d’un conte traditionnel haïtien en proposant une confrontation de trois univers sonores : celui du texte proprement dit, qui infléchit la trame dramatique de l’ensemble, celui des fragments chantés, qui jalonnent les scènes successives de l’histoire, et la trame instrumental, qui entre en contrepoint avec le message poétique transmis par les voix. Les sections instrumentales ne sont toutefois pas seulement là pour illustrer le conte, mais plutôt pour introduire toutes sortes de commentaires, d’effets de distanciation et de mémoire par rapport à l’action.