texte d’Enzo Cormann, théâtre musical

À l’origine, un texte écrit par Enzo Cormann pour Amnesty International en 1998, dans le cadre de l’opération « Théâtre contre l’oubli » : façon de poème dramatique (intitulé « Ils sont deux désormais sur cette terre immense ») évoquant les prémisses d’un interrogatoire policier, et d’une séance de torture.
Proposé dans un ouvrage (Actes Sud) regroupant une dizaine d’autres pièces composées par les auteurs sollicités par Amnesty, ce texte, depuis sa lecture au Théâtre de l’Odéon, a été fréquemment repris dans toutes sortes de manifestations, tant en France qu’à l’étranger.
Ce duo remanié, repensé pour le chant, constitue la première partie d’une fiction à quatre voix (deux femmes, deux hommes).
A quel « ordre des choses » renvoie la pratique du déni de droit sans recours que constitue l’arbitraire policier ? et quel chaos engendre paradoxalement la transgression du « justicier » au nom du maintien de l’ordre ? – tel est le thème qui sous-tend ce projet d’opéra.
Nous nourrissions depuis longtemps le désir de collaborer à un ouvrage lyrique. Il nous paraît aujourd’hui que ce projet présente un caractère d’actualité – et d’âpreté – propre à accorder nos sensibilités respectives.
Nous avons le souci de créer un ouvrage lisible, explicite, très « ouvert », épuré – et aisément transportable.
Cela suppose une dramaturgie simple, enlevée, dépouillée, centrée sur l’interprète, et un ensemble instrumental réduit (accordéon, flûte – et flûte basse -, clarinette – et clarinette basse -, violoncelle, saxophone(s) + musique sur support .