dans Esprit, mars 1975 :
… »C’est le mythe de Don Juan qui fournit à Michel Butor et Jean-Yves Bosseur l’arsenal des langages divers attachés, au cours des siècles, à son expression, de Molière à Milosz, de Mozart à Butor, et tant d’autres…Par la superposition de ces langages, leur mise en relation ou leur déformation, l’intervention d’une grande variété de signaux sonores (sons bouchés, frottements, cris, bruits divers enregistrés…) destinés à gommer les frontières des modes d’expression reconnus, les auteurs tendent à une symbiose des langages et des sons que se revoient une batterie de magnétophones et, sur scène, deux acteurs, une chanteuse et six instrumentistes…
Si, malgré cette volubilité théâtrale, l’ouvrage apparaît plutôt comme la présentation scénique d’un stade de la recherche que comme un véritable spectacle, oratorio plutôt qu’opéra de chambre, c’est sans doute que la quête d’une architecture fondamentale alliant le verbe à la musique a, en l’occurence, entraîné Michel Butor et Jean-Yves Bosseur plus vigoureusement vers la découverte sémantique que vers la contribution à un nouveau « théâtre musical ».