dans Le Monde de la Musique, mars 1998 :
« Ce n’est pas la première fois que la firme Mandala nous propose d’explorer l’univers musical de J-Y Bosseur. Il y a quelques années, plusieurs facettes du talent multiforme de ce compositeur hors normes étaient publiées par cette même maison, dans une anthologie où accordéon, piano, instruments divers, voix parlées et chantées formaient un patchwork attachant. La soif d’explorer des terres nouvelles de ce directeur de recherche au CNRS, par ailleurs docteur en philosophie, n’est pas nouvelle, et elle s’exprime ici par une incursion dans un domaine où la concurrence est rare : celui de la messe liturgique. Celle-ci, s’inscrivant dans la lignée, hélas disparue, des « messes du Festival d’Avignon » des années 1970, surprend d’abord par sa juxtaposition de styles divers, mais dont l’écoute attentive aide à percevoir l’unité. C’est là un des secrets de la musique de Bosseur, qui frappait déjà dans ses premières oeuvres. Ce disciple de Stockhausen manie à la perfection les ensembles aléatoires et trouve un ton nouveau dans le mélange d’instruments anciens et modernes par lequel il cite ses sources, qu’elles émanent de la tradition de la Renaissance ou des polyphonies corses. On doit à Daniel Pagliardini, animateur du Choeur universitaire de Valence (en France) de connaître cette oeuvre si belle et parfois dérangeante. Son choeur y fait merveille, ainsi que le quintette vocal d’hommes et les instrumentistes, agissant comme unités distinctes où à la manière du concerto grosso, opposant leurs styles et leurs personnalités en de belles séquences tels le « Psaume 62 » ou le « Credo », qui nous ont particulièrement séduit. »