avec Claude Melin, Ed. Aencrages, 1983
Les diverses collaborations que j’ai eues avec Claude Melin se sont opérées selon des modalités dont nous avons à chaque fois décidé de modifier les termes; il ne s’agissait nullement de viser un quelconque parallélisme entre démarches plastique et musicale, mais d’engager des formes de dialogue à partir de données communes à nos deux pratiques, tels le geste, le dynamisme, l’ornementation. Chaque étape de cet échange s’est traduite par la réalisation d’un livre-partition. Le premier, Alliages de cordes a été élaboré en regard d’une oeuvre graphique préexistante de Claude Melin, en l’occurence son premier Opus. Dans ce cas, c’est donc lui qui m’a proposé de réagir à des incitations visuelles; Alliages de cordes se compose de plusieurs « miniatures » pour un ensemble d’instruments à cordes (l’effectif peut varier entre 15 et 25 instrumentistes). Des prescriptions verbales s’allient aux graphismes pour laisser aux musiciens une large part d’initiative et d’invention; manifestant des énergies gestuelles, les graphismes sont destinés à stimuler l’imagination sonore, à la manière des neumes du chant grégorien. L’aspect ouvert de la partition devrait inviter les interprètes à fonder leurs jeux d’actions et de réactions sur les principes d’une écoute mutuelle aussi attentive que possible.