avec le peintre Pierre Alechinsky
groupe instrumental
Cette partition a été conçue comme une extension de La plume, mais à partir de règles de jeu différents.
En regard de chacune des neuf planches graphiques de Pierre Alechinsky est placé un ensemble de séquences; à chaque instrument est attribué un ensemble (éventuellement plusieurs) de lignes mélodiques, selon ses possibilités de registre. Plusieurs musiciens peuvent disposer d’un même ensemble de séquences.
Les neuf séquences de chaque ensemble sont jouables et répétables, en tout ou en partie, dans n’importe quel ordre, selon les signes du chef d’orchestre, exceptionnellement superposées lorsque celui-ci indique simultanément deux chiffres avec ses mains.
Chaque séquence est constituée :
– d’un réseau modal de notes jouables et répétables dans n’importe quel ordre, inscrit à gauche de la page;
– de fragments mélodiques jouables et répétables dans n’importe quel ordre, par chaque musicien individuellement; les fragments mélodiques les plus longs doivent partir d’une note du mode (éventuellement octaviée) et revenir à celle-ci ou à toute autre note du mode; les parcours à l’intérieur des réseaux modaux devront apparaître comme une trame d’où se détachent occasionnellement les fragments mélodiques.
– Des mots inscrits à gauche (parfois aussi à droite) de chaque ligne contribuent à orienter l’interprétation de chaque séquence, en particulier le caractère du réseau modal et ses transformations éventuelles.
Par ses gestes, le chef d’orchestre peut modeler le résultat sonore global, provoquer par exemple un silence général, un point d’orgue sur la tonique du mode de chacun, interrompre momentanément un ou plusieurs musiciens, orienter l’intensité de l’ensemble ou d’un des groupes instrumentaux.
Disposant à la fois d’un ensemble de séquences et de la planche graphique qui lui est liée, chaque musicien peut déduire de celle-ci d’autres fragments mélodiques, à condition de les adapter aux notes du réseau modal en cours. Dans ce cas, il peut se servir de la planche toute entière et non pas seulement de la ligne correspondant à la séquence jouée; il pourra alors se laisser guider par le dispositif graphique mis en place par P. Alechinsky et reprendre ainsi à son compte la démarche que j’ai moi-même adoptée pour le décryptage des fragments mélodiques.