accordéon (6′) – Ed. André Astier
Le mot anglais « stream » signifie coulée, courant. La partition consiste en effet en un long déroulement mélodique à partir d’un court fragment thématique emprunté à la tradition musicale de Biélorussie, dont on s’éloigne et se rapproche tour à tour, à la suite d’un jeu sur les altérations. De par sa faculté de superposition et d’entretien des notes, l’accordéon me semblait favoriser de manière privilégiée des effets de recouvrement et de dévoilement progressifs. Par ailleurs, la référence masquée à une musique de transmission orale va de pair avec le choix d’un instrument qui se situe précisément à la croisée de plusieurs pratiques, populaires et savantes. L’accordéon peut ainsi montrer comment des langages musicaux, apparemment très éloignés les uns des autres, sont susceptibles d’allier leurs apports.
Imposée au Concours International d’accordéon, en 1989, à Trossingen (Allemagne), Stream est une commande de l’U.N.A.F. (Union nationale des accordéonistes de France).
L’oeuvre est déduite de la musique de scène pour Les estivants de Gorki.