voix chantée et gamelan javanais (gender barung, gender penerus, bonang barung, bonang penerus, saron demung, saron barung, saron penerus, slenthem, gambang, kendhang, kenong et gongs (env. 16’)
Musiques en scène, Opéra national de Lyon, 10 mars 2002.
Selon le glossaire de l’ouvrage Musiques de Bali à Java de Catherine Basset, le mot « abangan » désigne des « éléments de culture javanaise et personnes les ayant adoptés ». Mais une telle adoption pose de délicats problèmes si l’on souhaite ne pas en rester à un simple arrangement de musiques traditionnelles à la mode occidentale ou à quelque effet d’exotisme. Ce dont il est plutôt question, pour moi, c’est de démultiplier les interrogations sur ce qui est susceptible de relier deux types de pratique musicale, frayer des passages, engager des formes d’intersection entre l’écriture et l’oralité, l’expérience et la tradition et reposer ainsi les termes d’une coopération possible entre des phénomènes issus d’une pratique communautaire et d’autres, liés à un mouvement culturel fortement individualisé. Abangan est composée d’un ensemble de séquences qui représentent autant de stratégies permettant d’explorer les relations d’intervalle entre les notes des deux modes javanais pelog et slendro. J’ai également tenté d’introduire toutes sortes de jeux de distance avec le répertoire traditionnel du gamelan javanais, la personnalité de la chanteuse javanaise Muriah Budiarti ayant constitué un précieux catalyseur à cet égard.