poèmes de Ludovic Janvier
voix de soprano, 2 pianos, clarinette (et basse), violoncelle (20′)
Ensemble Aleph, Maison de Radio France, février 1995
– commande de Radio France –
Écrite pour l’ensemble Aleph, cette partition est née du désir d’explorer musicalement un texte qui serait déjà en lui-même une réflexion sur la voix, la respiration, la naissance de la parole. C’est dans cette intention que Ludovic Janvier m’a proposé un ensemble de poèmes destinés à s’incarner dans le temps de la voix et par rapport à des séquences instrumentales principalement basées sur des notions de seuil, de tension, de complémentarité. Si le mot « teneur » s’est en définitive imposé à nous en tant que titre, c’est parce que ses implications musicologiques riches et ambiguës, qui nous ramènent au moyen-âge, pourraient bien s’appliquer aussi aux relations entre texte et musique, voix et instruments; un phénomène devient point d’appui pour un autre; à partir de lui s’élaborent les autres voix. « Teneur » pourrait également s’entendre au sens que lui attribue la minéralogie: « ce qu’un corps contient d’une substance déterminée »; dans ce cas, le corps serait ici le mot, la substance, le son.